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Scène 3 : Avaler un sushi, nourrit ton esprit...

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Message  Faust 2014-06-29, 5:23 pm

Sun&Sushi Bar and restaurant, Sunset Blvd, en face de la sortie Nord de l’UCLA, 19h50

Scène 3 : Avaler un sushi, nourrit ton esprit... Pano_sun_sushi

Musique d’ambiance

Le Sun&Sushi est le repaire un peu huppé des étudiants et professeurs privilégiés de l'UCLA qui sont des fans inconditionnels des plats encore à peu près traditionnels du pays du soleil levant. De « vrais » sushis, préparés devant vous à l’ancienne avec des poissons vivants frais (enfin disons aussi frais que possible) conservés en attendant en décoration dans des aquariums discrets, pour ne pas trop choquer la sensibilité d'une partie de la clientèle des Angelinos.

Dix minutes que tu poirotes sans commander dans la salle bondée de ce Samedi, à supporter ce mélange musical asiatico-hispanique improbable, en attendant le Dr Jones qui se fait visiblement désirer. Elle finit par faire son apparition. Au titre et à la voix très stricte que tu as entendu, tu t’imaginais sûrement beaucoup de choses, mais pas ça :
Scène 3 : Avaler un sushi, nourrit ton esprit... 11-5-13-e

Sans être une bombe absolue, le Dr Jones est une fille pleine de charme, qui dégage une certaine aura que ne manquent pas de reluquer les étudiants sur les dents, dents pleines de poissons qu’ils montrent involontairement avec leur air ébahit.

Elle s’approche de ta table, et sourit :
- « Cette place est libre ?.. ».

Évidemment, elle n’attend pas ta réponse, ni même tes manières de gentleman, qu’elle repoussera immanquablement.

Le petit brin de fille d’un mètre soixante pose sa petite sacoche en cuir usée décorée d’un stickers bleu et jaune de l’UCLA :
- « Pardon pour le retard, certains de mes élèves n’ont aucune pitié, et encore moins le sens du timing, même -ou surtout- le Samedi soir. Vous avez déjà commandé ?...J’avoue que je suis littéralement morte de faim… », dit-elle avec encore une fausse question, avant d’héler le serveur par son prénom en levant la main comme une véritable tornade, et de sortir une phrase en Japonais pour passer ce qui doit être sa commande.

Elle te regarde ensuite, attendant que tu passes (ou fasses passer) la tienne avec un petit sourire narquois en croisant les doigts devant elle :
- « Très bien, Détective Dane, j’avoue tout, vous m’avez eu, je suis maintenant officiellement intriguée. Comment diable saviez-vous qu’il s’agissait de mon restaurant préféré ? Je ne crois pas que vos collègues soient allés si loin dans leurs recherches, si ? ». Après toutes ces tirades de la furie qui n’attendaient visiblement pas de réponse, difficile de dire si elle désire vraiment que tu répondes à celle-ci, ou si c’est encore une question rhétorique.

Après le passage de votre commande, elle s’installe plus confortablement dans sa chaise, et t’observe. Tu te sens comme évalué par le Jury de « Mr.Los Angeles » :
- « En tout cas, vous êtes bien plus mignon en vrai qu’à la télé. ».

Etrange. D’habitude quand une femme te dit ce genre de chose, tu sens toujours le désir caché et l’envie libidineuse qui va avec. Mais pas chez elle. En fait, cette phrase ressemble plus à la constatation d’une scientifique qui exprimerait le fait d’une simple observation.
Elle enchaîne directement :
- « Je vais me répéter, mais vous m’avez officiellement intriguée, et à plus d’un titre. Mes…Dernières expériences avec la Police de Los Angeles ne se sont pas très bien terminées…Qu’est-ce qui vous fait penser que je peux vous aider avec votre affaire ? »

Encore une question où, à cet air impénétrable et sérieux qu’elle affiche, tu peux sentir qu’elle n’en dit pas plus qu’il ne faut. Mais ton instinct de flic peut lui distinguer et déduire que sous ce masque de curiosité et de naïveté très théâtral, les capacités intellectuelles acérées de cette « Docteur » lui ont sûrement déjà fourni un début de réponse sur le sujet.

Ce mélange de froideur flegmatique, de sévérité, et paradoxalement de ruse estudiantine narquoise, le tout allié à ce physique plus qu’avantageux en est presque troublant, même pour un "tombeur" tel que toi. Elle doit attirer plus d’une conquête masculine, et tu finis par te faire la remarque inavouable que ses élèves et collègues du Département Anthropologie et Archéologie doivent être fixés sur bien d’autres spécialités que celle qu’elle possède en Anthropologie comparée sur les us et coutumes des civilisations du Nord de l’Europe...
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Message  Masika 2014-07-02, 5:33 pm

Je gare le véhicule sur Sunset avant de me diriger vers l’entrée du restaurant. Une bonne bouffée d’air vicié de la capitale des anges, rien de tel pour vous ouvrir l’appétit. Ca fait un petit bout de temps que j’ai pas mis les pieds dans cet endroit et c’est en pénétrant dans la salle cosy que je me rappelle pourquoi j’ai ce nom en tête dès que le mot sushi me vient à l’esprit. Après Kato, bien sûr. Je suis docilement l’hôtesse habillée à la traditionnelle et m’assois à la table que j’avais réservé après mon appel au Professeur Jones.
 
Dix minutes passent à essayer de me vider l’esprit en regardant les aquariums, sans doute pour m’inspirer de leurs locataires. Dont l’un d’entre-eux finira vraisemblablement dans mon assiette dans pas très longtemps. Il faut espérer que L.A ne se transforme pas en aquarium pour moi. Pas spécialement envie de finir en sashimi dans les mains d’un tueur psychopathe. Merde, ça recommence. Impossible de penser à autre chose que la dépouille mortuaire de Gina. J’en suis à glisser une cigarette entre mes lèvres pour focaliser mon attention sur autre chose quand  un joli petit paquet s’approche de ma table. Il me faut bien cinq secondes où je dois ressembler à l’un des crétins d’étudiants qui la reluque avant de comprendre que c’est bien le professeur Jones qui demande à s’asseoir à ma table.
 
Je vais pour me lever lorsqu’elle prend place sans m’en laisser le temps.
 
Je m’enfonce alors dans la profondeur d’un silence directement induit par le verbe pour le moins prolifique de mon invitée. Un court instant, je me dis que mon comportement doit avoir tout de la spiritualité dégagée par les poissons des aquariums autour. Au moins, cela a l’effet de me sortir de ma torpeur morbide.
 
Pas le temps d’en placer une. Soit cette fille a une mitraillette à la place de l’orifice buccal, soit j’ai perdu ma répartie légendaire. Possible que les deux configurations soient associées. J’ai tout juste le temps de placer un : « C’est mon truc de me renseigner sur les sujets qui m’intéressent, et je vous conseille les sashimis au thon qui sont tout bonnement excellents si ma mémoire ne me fait pas défaut. » au moment de la commande.
 
Mais l’intraitable Daphnée Jones reprend vite la main sur la conversation de son débit prolixe. A croire qu’elle a rechargé la mitraillette. Je subis les tirs sans trouver d’abri derrière lequel me retrancher. Mais l’attaque finit par se calmer. Peut-être le temps qu’elle retrouve sa respiration. J’en profite pour dégainer à mon tour. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, n’est-ce pas ?
 
A sa dernière interrogation sur l’intérêt de notre rencontre, un sourire mutin joue sur mes lèvres avant que je réponde :
 
- Rien. Je souhaitais juste éviter un dîner aux chandelles avec une journaliste. Vous constituez un excellent prétexte pour cela.
 
* Même un agréable prétexte…*
 
Je réalise que je tiens toujours entre mes doigts la tige à goudron et finit par la ranger dans le paquet d’où je l’avais soutiré cinq minutes plus tôt. Je prends quelques secondes de plus pour l’observer. Curieux comme je suis moi-même attiré par ce genre de femme alors que la réciproque n’est pas avérée. Aucun problème pour les bimbos, mais impossible de conquérir le cœur de femmes comme Daphnée Jones. Je balaie cette pensée pour me focaliser sur la raison de cette rencontre. Mon visage se ferme un petit peu alors que les plats arrivent déjà :
 
- Pourquoi vous a–ton retiré le dossier Shawn Parker ?
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Message  Faust 2014-07-02, 6:31 pm

Daphnée "mitraillette" Jones semble soudain à court de munition une seconde. D'abord amusée par ta répartie, elle finit par froncer les sourcils quand tu lui poses la question directe sur les raisons de sa défection du LAPD pendant l'affaire Parker.

Après quelques secondes -et sûrement une foule de pensée plus tard pour elle- elle semble retrouver son allure naturelle en soulevant un sourcil, tout en murmurant d'abord :
- Alors ils ne vous ont rien dit...Soit c'est plus fort que je ne pensais, soit vous êtes un sacré bon menteur, Détective...

Elle semble t'évaluer, comme on évalue la confiance qu'on peut faire à un crotale avant de vouloir le prendre dans ses bras.

Apparemment, tu as dû passer son test, parce que pendant qu'on vous apporte vos commandes (et tu te dis que si toutes ses capacités buccales sont égales, elle doit franchement valoir le coup au pieu) elle prend la parole d'un ton neutre, en commençant à manger comme si l'acte même était un automatisme plus qu'un plaisir :
- ...A vrai dire, je m'attendais à ce que vous veniez me solliciter. Mais j'aurais dit non...

Elle te regarde, et comme tu ne sembles pas trop comprendre, elle enchaîne directement après avoir englouti un sashimi :
- Mais le fait que vous ne sachiez pas prouve que vos employeurs sont malins. Ils vous envoient vers moi sans vous expliquer la situation, et s'attendent à ce que je réagisse plus...Positivement, probablement...

Examinant tes expressions comme une vraie flic, tu te souviens qu'elle avait marquée pendant son rapport d'entretien préalable avoir aussi un Doctorat en Psycho-anthropologie, le genre de diplômes dont se gargarise les criminologues et profilers. Elle finit son test avec un petit sourire presque amusée :
- Étonnant...Alors vous ne savez rien du tout ?...
Elle finit son assiette comme si celle-ci n'avait jamais existé, pendant que tu te dis qu'un certain nombre de femmes la tueraient de jalousie en voyant le ratio entre ce qu'elle mange et sa silhouette. Le temps de cette réflexion existentielle, et elle repart, finalement pas si démunie que ça, la petite mitraillette :
- Bien. Disons que je vous crois. Après tout on dirait qu'il y a vraiment plus deux neurones connectés à cette superbe boite crânienne finalement, donc je ne pense pas que vous seriez assez stupide pour tenter ce genre de manipulation.
Une pause, comme si elle se préparait :
- On m'a retiré le dossier Parker parce que mes conclusions n'allaient visiblement pas dans le "bon" sens. A comprendre celui du fou ayant commis un acte sous l'impulsion de quelque chose d’inexplicable, imprévisible et presque passionnel. Disons que j'étais nettement plus modérée sur le sujet que ce demeuré de Shilton. Ce type est plus ambitieux qu'un politicien, et aussi changeant qu'une girouette sous le vent...

Elle marque une autre pause, commandant une autre assiette. Visiblement, elle a pris le menu à volonté...Elle te fixe ensuite à nouveau :
- Bref, certains diront, et vos "patrons" en premier que c'était une banale dispute de spécialiste et qu'ils ont considéré que finalement un seul suffisait - vaste fumisterie, deux avis sont nécessaires dans ce genre de cas particuliers - mais je vais vous dire ce que j'y vois, moi : une personne ou un groupe de personnes ne voulaient pas que Parker soit exécuté. Et ils ont tout fait pour le faire passer pour un dingue. Ce qu'il n'était pas, à mon avis. Ce qui reste entre nous, puisque je me suis rétracté au niveau de mes déclarations, suite à un certain nombre de pressions "d'origines inconnues" sur le Directeur du département Anthropologie, qui menaçait carrément de m'enlever mes bourses de recherches. Qu'est-ce que vous dites de ça, Détective Dane ?

Elle finit par soulever un sourcil de conspirateur, attendant visiblement tes réactions.
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Message  Masika 2014-07-08, 2:02 pm

Alors que j’entame la dégustation des sashimis que j’ai recommandé un peu plus tôt, je m’étonne une nouvelle fois du débit prolifique du docteur Jones. Impressionnant. Je préfère m’abstenir de toute réponse sur mon ignorance relative au déroulement de son travail sur le dossier Parker. Mes sourcils se froncent progressivement au fur et à mesure de son exposé. Bien que nettement plus lent qu’elle en matière de consommation, je parviens néanmoins à suivre ses explications, recollant les morceaux avec les informations de Ruiz.

Tout ça sent la merde.

A la dernière interrogation de la jeune femme, je réponds avec une pointe voulue d'humour :

- Que vous avez un appétit d’ogresse.

Je bois une gorgée du vin que je nous ai commandé, ajoutant au passage « que je ne suis plus en service », avant de répondre de manière plus sérieuse :

- A dire vrai, j’ai déjà entendu cette théorie de la conspiration autour de la condamnation de Shawn Parker, mais pas de la bouche de mes supérieurs. Ma source a parlé de personnes très haut placées, je ne suis donc guère surpris qu’ils aient cherché à étouffer une voix discordante à ce qui devait être un message public. Vous avez été victime du système, mais je ne vous apprend rien…

Je marque une pause, repoussant mon assiette sur le côté, l’appétit coupé.

- Je vais rencontrer Shawn Parker. D’une manière ou d’une autre, son histoire est connectée au meurtre sanglant de Gina Miller-Ruiz. Mais je ne compte pas m’y rendre sans armes.

Je saisis mon paquet de cigarettes et en soustrais une, sans encore l’allumer.

- Alors nous y voilà, Mlle Jones. Daphnée. Ce qui m’intéresse réellement, outre le plaisir de passer un repas en votre compagnie, c’est de savoir ce que vous pensez réellement de Shawn Parker. Quelles étaient vos conclusions? Voilà ce que je voudrais connaître. Pas la soupe que l’on a servi au peuple via les médias pour qu’il puisse tranquillement se rendormir devant TV Real, mais bien celle que vous avez mis sous l’éteignoir devant les pressions que l'on vous a fait subir.

Je glisse la cigarette entre mes lèvres et l’allume avec la bougie sur la table, puis je reporte mon regard dans celui de la jeune femme et lâche d’un ton pesant:

- Mlle Miller-Ruiz attendait un enfant. Comme la femme de Parker avant son assassinat.

Pause. A mon tour de surveiller les réactions du professeur.
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Message  Faust 2014-07-09, 2:19 pm

La musique feutrée du restaurant parait tout à coup encore plus décalée au vu de la gravité de la nouvelle que tu annonces à l’Anthropologue, aussi tranchant dans l'ambiance qu’un cran d’arrêt. Daphnée blêmit en posant son sashimi devenu soudain insipide, et couvre sa bouche d’une main pâle. Affectée. Surprise. Dégoûtée. Ce sont les premières réactions que tu peux lire en elle :
- « Mon dieu, mais quelle horreur… » Lâche-t-elle dans un soupir horrifié étouffé par sa main.

Quelques secondes. Puis tu sens que sa curiosité prend le pas sur l’aversion. Ce petit brin de femme, en plus d'une intelligence acérée, semble dotée d'un sang-froid remarquable. Ou est-ce parce que tu es toi incapable d’ôter l'image de Gina de ta tête ?
Elle affiche une mine réellement déconfite :
- « Je...Je suis désolée. Je ne savais pas. C'est…Horrible... ».

Tu sens tout de même qu'elle continue de t'observer et qu'elle a une question sur le bout des lèvres. Qu’elle ne pose pas. A la place, elle se penche et prend sa serviette en cuir marrons usé, et en sort un dossier rouge avec une étiquette marquée au stylo « Parker »:
- « Voilà tout ce que j’ai. Ainsi que tout ce que j'ai pu…Conserver du dossier… ». Elle a un petit tic nerveux. Et tu comprends pourquoi en ouvrant le dossier retenu par une simple ficelle : en plus de son analyse normalement confidentielle, elle a photocopié certaines pièces du dossier du LAPD/COPS de l'époque. C'est interdit maintenant, et ça l'était déjà tout autant à ce moment-là.

Elle dévie ta remarque éventuelle :
- « Parker était un sujet...Fascinant. Ça peut paraitre complètement fou de dire ça maintenant, mais il avait un magnétisme et une force de conviction qui faisait penser aux grands meneurs de notre histoire...Un peu comme vous... », dit-elle sans flatterie dans le ton. Elle pousse quelques photos que tu es en train de regarder pour en sortir une qui doit être la première scène de crime du dossier Parker :

- « Vous voyez ce cercle ? Impressionnant cette régularité. Et là », te dit-elle en te montrant les mêmes symboles autour du cercle que ta scène de crime : « C’est de l’alphabet runique. Futhark. Tout ce montage est complétement similaire à un site de fouille Viking duquel je sortais à l’époque en Suède. Tout, point par point. Vous comprenez ? Ça ne peut pas être...»

Elle te regarde. Elle te parle. Mais ton esprit n’es plus là et tu n’entends plus sa voix qu’en sourdine. Depuis que tes yeux se sont posés sur la photo, quelque chose est en train de monter dans tes tripes. Tu penses au début à un rappel de la mort de Gina. Mais ce n’est pas ça. Tes doigts glissent sur l’image, sur le contour parfait du cercle. Sur les symboles. Ce sont-ils mis à tourner ? Ou est-ce une illusion ?...Ton regard suit le mouvement circulaire, jusqu’à la nausée. Quelque chose monte en toi. Tu le sens. Et tu ne peut ni le contrôler, ni l’arrêter, comme une vague. Soudain elle éclate dans ton cerveau, comme une bulle, et ton esprit se voile de rouge.


*FLASH*
Odeur d’embruns glacés. Mèche collée. Horizon de falaises. Dans la forêt. Quelque chose crie. Quelque chose hurle. Des flammes. Une femme. Parfum enivrant. L’odeur de la chair brûlée. Des cadavres qui s’entassent. Un massacre. Dans la forêt, des choses rôdent. Des choses tuent. Dans l’ horizon de falaises, des silhouettes tombent. Mèche, collée par du sang. Odeur d’embruns glacés, ramenant les effluves de décomposition. La mort. La vie. Toute puissance. Wōdanaz
*FLASH*


Tu clignes des yeux plusieurs fois tandis que tu crois être ramené à la réalité par la voix féminine. Qui est-ce déjà ? Ah, oui. Daphnée Jones :
« Vous allez bien, Détective ?...Mr Dane ?... ». Ton inquiet. Étrange sensation de fourmis dans tes doigts et comme des chocs électriques dans le cerveau.
Tu sens que ce n’est pas elle qui est la cause de ton « retour de trip ». Ton instinct t’as réveillé de ce cauchemar insensé, pour te faire voir trois hommes. Blancs, costumes détente. Rien d’anormal au premier abord. Mais il t’a semblé le sentir aussi bien que tu sens le parfum dolce fleuri de la femme assise en face de toi. Haine. Envie de tuer. L’instinct de la mort. Tu ne sais pas comment tu le sais. Mais tu le sais. Tu les observe encore, cherchant ce qui t’échappe. Puis tu les vois : de discrètes bosses sous des vêtements assez amples. A peine visible, sur chacun d’eux. Pistolets automatiques ou petit PM, difficile à dire. Ils rentrent dans le restaurant, et tu as soudain un très mauvais pressentiment quand ils tournent la tête vers vous.
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Message  Faust 2014-07-09, 2:42 pm

Et juste au cas où, un petit plan, parce que je ne sais pas trop ce que tu comptes faire Wink.
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Message  Masika 2014-07-09, 4:40 pm

Je reste de marbre devant la réaction du docteur Jones suite à ma propre déclaration. Comment ne pas être bouleversé face à cette vérité nue, brute ? Terrible dans la noirceur qu’elle induit. Un voyage aux frontières morbides de l’âme humaine. Un bref instant, l’envie de saisir sa main pour la réconforter est prenante. Ne serait-ce que pour lui rappeler que l’humanité a aussi de bons côtés. J’abandonne rapidement l’idée. N’est-ce pas moi-même qui vient de la conduire dans cette abîme ?

Je préfère donc écraser la cigarette a demie-consommée dans le cendrier tandis qu’elle se reprend. Rapidement. J’imagine qu’avoir discuté avec Shawn Parker vous oblige à avoir une certaine retenue face à l’innommable. J’espère que j’en serai moi-même capable.

Toujours silencieux, je saisis la serviette qu’elle me tend, réprimant l’envie de lui dire de poser la question qu’elle retient. J’ouvre le dossier.

Il me faut cligner des yeux deux fois pour effacer le visage de Gina qui se sur-imprime sur les victimes des photos. Lorsque Daphnée me désigne une photo en particulier, je me penche plus avant pour mieux étudier l’image. Et c’est à partir de là que vient la sensation. Mes tempes cognent subitement au rythme de mon cœur qui palpite trop fort. J’essaie bien de me recentrer sur les paroles du docteur Jones, en vain.

Vision.

La sensation terrible de se dissocier dans l’espace-temps.

J’hume l’air. Relents de mort. J’écoute. Sons de la mort. Je regarde. Vision de mort.

Et puis une voix. D’abord lointaine. Puis plus précise. Une femme. En vie.

Daphnée, c’est ça. Je suis à Los Angeles. Dans un restaurant. Je m’appelle Matthew Dane. Je suis un COPS. Je transpire, je sens la sueur couler le long de mon échine.


Puis je les vois, eux. DANGER. Le renflement dans leur veste.

Je me sens étrangement calme lorsque je prends enfin la parole :

- Daphnée, vous allez vous allonger au sol dès que je vous le dirai. Vous y resterez jusqu’à ce que je vous dise de bouger.

Toujours comme dans un rêve, je saisis mon badge de ma main gauche et dirige ma main droite vers mon arme de service. Je me redresse, tendant mon badge du COPS haut en l’air tout en beuglant :

- SERVICE DU COPS, TOUT LE MONDE AU SOL !!!!

Je dégaine ma propre arme et me tourne vers les trois hommes en blanc.

- PLUS UN GESTE ! Hurle-je à leur intention.

Au moindre mauvais mouvement de leur part, je renverse la table pour protéger Daphnée et me réfugie derrière pour me couvrir avant d’ouvrir le feu. Dans le cas contraire, je leur ordonne de poser leurs armes au sol avant d’appeler des renforts.
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Message  Faust 2014-07-09, 6:09 pm

Ton taux d'adrénaline monte en flèche tandis que tu ordonnes à Daphnée de se coucher :
- Mais qu'... dit-elle en regardant autour. Futée, elle trouve la source de la menace rapidement, et commence à se baisser, visiblement prise de panique tandis que tu te lèves tel un shérif de L.A pour asséner l'évangile selon Saint COPS aux trois arrivants.

Ceux-ci sont surpris, visiblement ils ne s'attendaient pas à ça. Celui qui est le plus proche a l'air plus rapide, mais les trois ont juste le temps de dégainer leur flingues. Au rayon mauvaise nouvelles que ton expérience analyse rapidement : un black mamba tenu par le plus rapide, et deux Calico. Pas de gros trous, mais ça annonce beaucoup de trous sur une foule compacte tout juste en train de s'affoler en vous voyant reproduire duel à OK Corral.

Tu as du coup toi juste le temps de basculer la table -qui heureux hasard n'est pas fixée- pour t'en servir de couvert que l'un des deux saute derrière le comptoir, et les autres commencent à tirer des rafales de tirs plus ou moins dans ta direction -dont celui avec le Black mamba- avec des sourires extatiques de barges complets, les yeux allumés comme des sapins de noël.

La table en formica résiste à la première salve de 22 du Calico, mais la seconde du Mamba créer un trou juste à côté de ta tête. En tournant la tête pour éviter l'écharde mortelle, tu vois Daphnée. Elle est aussi blanche qu'un linge, mais elle s'accroche, les lèvres tremblantes.

La foule commence à s'affoler elle aussi, et certains sont pris dans le rayon de toutes ces balles perdues en un rien de temps. Des corps qui tombent, sang qui gicle, cris de panique. Trois ou quatre mort, au jugé, dont un vieil homme qui n'a pas été assez rapide. A peine quelque secondes après le début de ce combat ultra-violent, c'est déjà le carnage.

Le taré derrière le comptoir lui vise vers vous, mais n'a pas encore tiré, plus occupé à aligner ta tête que tu baisses aussi vite que tu l'as remontée. Ton cœur va bientôt se décrocher de ta poitrine, et ton adrénaline pompe autant que Mary-Louise, une copine de l'époque du Lycée.
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Message  Masika 2014-07-11, 1:40 pm

Je ne sais pas vraiment ce que j’escomptais en me levant comme un diable de sa boîte, mais vu comme ces allumés ont l’air défoncé à l’Ice ou au Speed, il ne fallait pas espérer que les gars rendent gentiment leurs armes. Avant même que les gueules du black mamba et de ses copains Calico ne pointent leurs museaux dans ma direction, je renverse notre table tout en sortant mon calibre.  Et c’est là que l’enfer se déchaîne avec toute la colère du grand cornu. Le son des ames à feu fait un barouf de tous les diables, alimentés par les cris des victimes passées et de celles à venir.
 
Je saisis ma radio en vérifiant que Daphnée est bien à couvert, puis beugle dans  le commutateur avec un débit qui pourrait faire pâlir d'envie ma voisine immédiate:
 
- 10-99, Appel à toutes les unités!!! fusillade au Sun&Sushis, Sunset boulevard, face à UCLA! Agent sous le feu! Je répète, agent sous le feu!!!
 
C’est à ce moment que des éclats de bois viennent m’informer que la table ne formera pas un abri sûr pour toute la soirée. *Sortez couverts !*. Pensée stupide et incongrue dans un moment pareil.
 
Je souffle au Docteur Jones qui a perdu de son assurance, mais comment lui en vouloir...
 
- Restez bien allongée et ne bougez pas quoi qu’il se passe.
 
J’inspire et j’expire rapidement. Je n’ai jamais été le meilleur tireur de l’académie, loin s’en faut. Bras tendu, bloquer la respiration, tirer, compenser le recul.
 
* Putain, c’est le truc de mon petit nem ça.*
 
Nouvel hurlement d’une victime de la furie des trois déglingués. *Vas-y !*
 
Impossible de tirer par-dessus la table au risque de me faire tirer comme un lapin par le type derrière le comptoir. * Vas- putain !*
 
Allongé sur le carrelage, je roule sur moi-même pour me dégager de la couverture et vise en une fraction de secondes le type derrière le comptoir. Bras tendu, bloquer la respiration, tirer, compenser le recul.
 
J’ouvre le feu.
 
Je roule à nouveau sur moi-même dans le sens inverse pour reprendre position devant l’abri précaire de la table.
 
[Attitude normale / Utilisation d'un point d'ancienneté si mon tir rate]
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Message  Faust 2014-07-11, 3:05 pm

Plus qu'à espérer que quelqu'un réponde assez vite à ce 10-99 pour que vous ne passiez pas de l'état de client à passoire avant que les renforts se ramènent.

Un simple hochement de tête tremblant répond à tes conseils (ordre ?) à Daphnée. Elle s'enfonce derrière la table et essaie visiblement d'arrêter son tremblement des mains en fermant les yeux.

Pas le temps de t'attarder, tu as des méchants à flinguer. Pensant à ton petit Nem, tu te décides pour le taré de comptoir, celui qui risque de jouer les réducteurs de vos têtes et présente le plus grand danger immédiat pour vous.

Tu roules allongé depuis ton couvert pour aller te mettre dans la ligne de mire de ton adversaire, qui a la mauvaise idée de se relever pour vouloir tirer à ce moment là. La détonation de ton Uni031 rallonge le temps en te rétrécissant les viscères, mais ton entraînement COPS a visiblement porté ses fruits, et ta balle le cueille en plein bras ! Il hurle et est projeté en arrière, se prenant un aquarium derrière avec une telle force qu'il se brise.

L'eau et les poissons se tortillant maintenant dans le couloir rajoute une pointe chaotique et morbide à cette situation déjà complètement folle. Les deux autres tarés tirent à vue sur tout ce qui bouge, mais tu as le temps en enclenchant ton retour de voir le tireur du mamba qui s'apprête à tirer dans ta direction avec un cri rageur.

Le mamba claque, tu es déjà à couvert. Les balles sifflant littéralement à tes oreilles. D'un coup, un gros choc pendant que tu finis ta course. Brûlure à l'épaule gauche. Dans un frisson glacé, tu comprends que la balle a dû traverser la table à un endroit déjà fragilisé. Tu vois le sang qui coule de la blessure, mais -est-ce l'adrénaline ?- tu n'a pas si mal que ça...Du moins pour le moment. [Résistance au choc : Ok (tu ne pourras juste pas prendre d'init négative à ton prochain tour) et perte de 4PV]

Tandis que tu vois un des poissons qui a sauté de l'aquarium ouvrir et fermer la bouche dans une lente agonie, tu commences à espérer que ce ne soit pas un symbole prémonitoire sur votre état dans un futur proche.

Le claquement du Calico, qui tire ses frelons de .22, un bruit de vitre derrière vous et un cri de femme plus fort que les autres, qui eux essaient de fuir comme du bétail en furie.

Tu n'entends plus le gars dont tu as quasiment arraché le bras. Ou il attend à couvert, ou il est trop choqué et sonné par sa rencontre avec l'aquarium, soit il est mort, partageant tu l'espères son agonie avec un des poissons. Mais dur d'avoir les idées claires là, allongé derrière une table qui vole en lambeau, avec la morsure du mamba qui te vrille l'épaule.
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Message  Masika 2014-07-11, 7:05 pm

L’idée de jouer dans un mauvais film de série B vient me frapper au moment où je roule sur moi-même. Chance ou formation finalement efficace à l’académie, je parviens à shooter l’un des tireurs fous. Le léger sourire de satisfaction qui me vient au moment de faire le chemin inverse s’étiole instantanément lorsqu’une douleur me foudroie à l’épaule.

L’information arrive au cerveau,* Fuck, j’ai été touché !!*, mon visage se crispe alors, autant devant les implications de cette information que sous la douleur amortie par l’adrénaline qui pompe furieusement dans mes veines. L’image des poissons aspirant goulûment l’air me vient à l’esprit. Y’a peu de chances que ceux-là finissent en sashimis.

Vu l’état de la table qui nous abrite, ça pourrait bien être notre cas si je ne fais rien. Coup d’œil vers Daphnée, qui abrite sa tête avec ses doigts croisés dessus, comme si cela pouvait éviter une balle de s’y frayer un chemin. Ne pas penser à cette hypothèse.

Les coups de feu partent dans tous les sens.

* Putain mais ils ont combien de balles dans leurs chargeurs ?!!!*

Essayant d’ignorer la douleur qui me lance l’épaule, je contrains mon esprit à me montrer à rebours la position de chacun que j’ai pu observer lors de mon petit numéro de roulades. Ok, le tireur au black mamba se trouve dans l’alignement de la table qui nous protège. Ca se tente. Je passe ma main à découvert et tire à l’aveugle vers la position que j’estime du tireur au Black Mamba. Espérant que cela l’obligera à se calmer pour s’abriter. [Tir de couverture]
Dans le même temps, je demande rapidement à Daphnée :

- Vous avez pas un miroir, vous savez les trucs pour vous remaquiller ?

Mon cerveau, lui, hésite entre réflexion et des *putain, Putain, PUTAIN !!!!* ad libidum.
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Message  Faust 2014-07-13, 12:39 am

Le chaos continue, auquel tu rajoutes ta petite touche personnelle pour éloigner le type qui tient le PM. Tir de couverture qui semble fonctionner puisque tu peux rapidement voir les deux hommes quitter leur position pour aller se réfugier derrière le couvert de leur partenaire silencieux (ou mort).

L'un des deux hurle, comme en transe :
- RAGNARÖK ! Puis il tire encore dans le tas, distribuant des balles aux murs qui n'en disposaient pas encore. Mais sans toucher personne cette fois. Tu comprends pourquoi au silence seulement habité par les gémissements et les pleurs qui s'installe : tu t'aperçois en tournant la tête que le gros des clients essaient de profiter de l'éclatement de la baie vitrée éclatée derrière vous pour s'enfuir comme ils peuvent en profitant de l'accalmie soudaine. A part évidemment ceux qui sont trop tétanisés, blessés...Ou morts.

Ton regard capte l'expression d'un visage suppliant de peur et de douleur d'une trentenaire grièvement blessée à la tête, qui se tord au sol comme un ver dans sa robe noire, ses cheveux blonds trempant dans une marre de sang foncé. Mais ce n'est qu'ensuite que tu assistes avec un hoquet de surprise à l'horreur : dans la précipitation et le chaos, l'un des clients marche sur sa tête dans un craquement sinistre en s'enfuyant, ne laissant alors qu'un regard vide figé dans cette expression de surprise caractéristique de la mort.

Contre toute attente Daphnée semble électrisée par ta phrase. Ou est-ce le mot prononcé par le tireur azimuté ? Bref, quelque chose l'a sorti de sa transe mortifère et elle fouille son sac à main, qui l'a miraculeusement suivi jusque là. Au bout de quelques secondes, elle te tend d'une main encore tremblante un petit miroir à face plastique rose qui pourrait faire l'affaire :
- On va mourir ici..., murmure-t-elle comme si elle se faisait une remarque a elle-même, la lèvre inférieure affaissée.

Le silence relatif qui s'installe t'indique a priori qu'ils préparent quelque chose, ou qu'il sont en train de recharger, ce qui confirmerait tes doutes sur les capacités de munitions non illimitées de ces armes. Hypothèse confirmée pile à ce moment là par les bruits de culasses. Ce qui te donne peut-être une chance de faire quelque chose. Mais de le faire vite, te dis-tu tandis que tu regardes le sang de ta blessure "superficielle" se répandre en grosses gouttes sur le carrelage.
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Message  Masika 2014-07-15, 6:42 pm

Mes oreilles bourdonnent encore du son des armes à feu, alors que le bruit du métal hurlant finit enfin par s'éteindre. Un instant, le cri de guerre du malade a failli me replonger moi-même dans le cauchemar éveillé que j’ai vécu quelques secondes avant l’arrivée des psychos. * Ca commence à me faire chier toutes ces conneries de mythologie nordique !!!*. La tête qui tourne et le souffle coupé, j’essaie d’ignorer la morsure qui dévore mon épaule, ainsi que la traînée rougeâtre qui tâche la veste de mon costume.
 
J’embrasse le spectacle de mort qu’est devenu à présent le paisible restaurant dans lequel je dînais un instant auparavant. *Indigeste la bouffe locale finalement…*, pensée en décalage (ou en harmonie ?) avec la multitude de cadavres et les survivants qui tentent une sortie par le souvenir de ce qui fut une baie vitrée. La crainte exprimée par Daphnée me ramène à la réalité.
 
* Le choc de la blessure. Tu vas perdre le fil si tu ne te concentres pas ! Reprends toi !*
 
Je plonge un regard à nouveau focal dans les yeux de la jeune femme.
 
- Non, je vais vous sortir de là. Mais l’addition sera pour vous, dis-je avec une faible sourire tout en saisissant le miroir.
 
J’utilise ce dernier pour faire le point sur la situation de l’autre côté de l’abri de fortune derrière lequel nous nous sommes retranchés, abri qui ressemble plus à du gruyère qu’à autre chose à présent. Les barjots se sont mis à couvert derrière le bar et ils mijotent quelque chose dans leurs cervelles de malades . Bien. Ca prouve que je les ai au moins calmé pour quelques secondes, toujours autant de gagner dans l’attente des renforts. J’aperçois alors l’un des tueurs faire mouvement pour nous prendre à revers pendant que le second attend que cette sortie m’oblige à me relever. Au moins ont-ils identifié la menace, ce qui va donner du répit aux autres clients.
 
Je me tourne vers Daphnée et dis d’une voix aussi calme que je le peux dans ce moment de stress:
 
- Bouchez-vous les oreilles, fermez les yeux et ne bougez pas. Quoi qu’il se passe.
 
Je serre brièvement mon arme contre mon ventre avant d’étendre mon bras vers notre gauche, direction dans laquelle je vois approcher le tueur grâce au miroir que je tiens péniblement de l’autre main. Dès que sa sale trogne sera visible, je me ferai un plaisir de lui abîmer encore un peu plus.
 
Brusquement, une odeur marine et glacée assaille à nouveau mon odorat. Le sang, les flammes, une femme.
 
Je secoue la tête, chassant les réminiscences de ma vision préalable. Mû par une soudaine inspiration, je hurle à plein poumons:
 
- Wōdanaz !!!
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Message  Faust 2014-07-17, 6:33 pm

Un faible sourire en retour pour toute réponse de l'ancienne mitrailleuse verbale, son ton pâle et son air grave t'indiquant qu'elle a visiblement une confiance limitée en cette promesse. Mais tu ne peux pas vraiment lui en vouloir quand tu observes dans le reflet du miroir le piège que les deux cinglés commencent à mettre en place. C'est clairement mal embarqué.

Elle oscille la tête affirmativement à tes ordres, ferme les yeux et met ses mains sur ses oreilles.

Tu pointes ton pistolet en direction de la forme du tueur qui devrait apparaître bientôt grâce au miroir, espérant être meilleur que pendant les test à l'académie.

Mû par l'inspiration de ta vision, le restaurant s'emplit de ton cri guttural. Ta voix te semble soudain étrangère, et une sensation de soulagement t'étreint, comme si ce cri était libérateur de ta peur et de ta frustration. Comme une forme de...Satisfaction ?

Ton Kiai Viking porte au moment même où le tireur au mamba traverse ton champs de tir. Il reste là, immobile, comme si ce simple mot venait de l'immobiliser dans une transe catatonique.

Cri de combat ou adrénaline, tes réflexes se mettent à réagir plus rapidement que d'habitude. Tes gestes sont bien plus calmes et précis que ce que tu ne les a jamais vu faire à l'entraînement. Ton acuité visuelle repère quant à elle le type au premier bout de sa manche, et lorsqu'il s'immobilise tu ne mets qu'une fraction de seconde pour tirer, comme si ton bras connaissait déjà la position exacte à adopter. Aucune hésitation, la détente s'enfonce, la balle part...

...En plein milieu du front. Le cinglé blond tombe en arrière dans une expression de surprise, accompagné dans sa chute par un vrai geyser de sang à l'arrière de sa tête, et tu distingues même des bouts de cervelle et d'os. Ton bras revient alors instinctivement en position de combat pour pouvoir plus facilement ajuster une autre cible si nécessaire.

Bruit du Calico .22 de son pote qui pousse un cri de rage en tirant sur la table, en lieu et place de ta tête qui n'est jamais sortie.

La seule balle du petit calibre qui traverse le fait à un endroit déjà fragilisé de la table, et elle passe à un cheveux de la tête de Daphnée, qui ne se rend compte de rien.

Relevant rapidement le miroir, tu as juste le temps de voir ton dernier adversaire qui saute par dessus le bar tout en continuant de hurler comme un damné, et il a l'air parti pour ne pas arrêter sa course là, mais bien décidé à vous foncer dessus tout en tirant. Se faisant, son action Berserk te donne le temps de lui tirer dessus maintenant qu'il est à découvert. Seul problème, si il faudra sûrement que tu te mettes à découvert toi aussi pour tirer, vu l'angle, ou alors tenter un tir en "aveugle" en espérant avoir autant de chance que sur le tir précédent...

Parallèlement, à la limite de ta conscience partagée entre acuité et douleur, il te semble entendre des sirènes de flic...
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Message  Masika 2014-07-18, 6:11 pm

Ce qui n’était qu’une inspiration devient une libération alors que l’incantation s’échappe de ma gorge avec une puissance que je ne projetais pas de lui  accorder. Libérateur. Totalement. Des automatismes qui ne sont les miens prennent le dessus sur mes actions. J’ai presque l’impression de regarder une autre personne agir. Je descends ma troisième personne dans la journée. *Un record pour toi, matt. Quand une journée est bonne, putain, elle est bonne.*. Le regard vide du viking que je viens de flinguer ressemble étonnamment à celui du poisson qui agonise à ses côtés.  Le tireur d’élite qui s’était emparé de mon corps semble disparaître une fois son forfait accompli, me laissant seul face à mon dernier adversaire.
 
La balle qui fuse au-dessus de la tête de Daphnée me rappelle que la partie n’est pas encore gagnée. La douleur sourde qui réapparaît dans mon épaule me confirme également que Matthew n’est pas encore un viking norvégien, mais bien un angelino avec une épaule en vrac. Nouveau regard dans le miroir pour voir ce qu’il advient du dernier tueur.
 
* Ces gars -là tournent à une méchante dope, pas possible autrement…Un peu comme toi qui fait des rêves éveillés et qui se fait posséder. *.  Un bref instant, l’idée que mon verre ou mes sashimis étaient trafiqués vient me tarauder l’esprit. * Plus tard !!!*
 
Pour l’instant, il me faut faire face à la charge d’un tueur enragé sous l’effet d’un trip façon Asgard.
 
Les sirènes.
 
Pas le temps d’attendre. La cavalerie arrivera trop tard.
 
* Je vais encore me faire pourrir par Skripnick…* est la dernière pensée qui me traverse l’esprit alors que je me redresse hors de l’axe de sa course pour affronter l’ennemi.
 
Une chance. Pas deux.
 
Je tire à l’instinct.
 
C’est lui ou moi.
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Message  Faust 2014-07-19, 11:21 pm

Alors que tu te relèves, une sensation étrange envahit à la fois ton corps et ton esprit. Un calme presque surnaturel. Le temps se contracte encore plus que d’habitude, et tu te sens léger et rapide, mû par une détermination qui frise la folie pure. Plus aucun doute. Ce sera lui.

Ton acuité visuelle habituellement réduite quand tu es sous l’effet du stress a laissé la place à un champ de vision d’une acuité d’aigle, et aucun détail ne t’échappe, même pas le tatouage sur son cou, qui bien que partiellement visible tilte dans ton esprit. Le même symbole que sur les deux scènes de crime. Un cercle avec des « runes » vikings.

Tu as soudain peur que ce temps de réflexion -qui te parait très long- ne te fasse tuer. Mais au lieu de ça tu t’aperçois qu’il ne s’est passé que quelques fractions de seconde, et que ton corps lui continue à réagir : ton bras s’allonge, et ton œil aligne ta cible.
Le caucasien aux longs cheveux bruns et aux yeux marrons teintés de vert lui ne vise pas. Au ralenti, tu le vois avancer et appuyer sur la détente en même temps que toi. Une quantité de détails se mettent en place dans ton esprit : posture, déplacement, le fait qu’il n’a pas de gilet pare-balle, puissance d’arrêt de vos flingues respectifs, et même les probabilités balistiques de te prendre une balle.
Dans les détonations assourdissantes de vos flingues, il te semble réellement distinguer les trajectoires  de chaque balle qui sort de la bouche béante du 22 long-rifle !

Ton corps se décale alors automatiquement dans un déplacement que tu ne comprends pas tout de suite, mais qui te permettra en fait probablement d’éviter les deux premières, du moins si ce que tu vois dans ce trip est réel.

Tu prends alors pleinement la mesure d’une schizophrénie entre ton corps et ton esprit. Ou plutôt d’une étrange relation symbiotique où ton corps aurait autant voix au chapitre que ton esprit conscient.

Ce moment bullet-time complètement ahurissant se poursuit sans que tu aies le temps de te poser trop de questions rationnelles. Ton œil peut maintenant voir une traînée derrière les balles, qui t’indiquent que vos projectiles restant vont se croiser à la même vitesse.

Ton « esquive » t’as permis de te sauver une première fois, mais les trois dernières balles sont toujours des menaces. Ton corps se décale encore pour en esquiver deux, ne laissant que la troisième qui touchera ta tête. Ta tête se penche, mais tu sais que tu ne pourras pas complètement éviter cette dernière balle. Mais tu sais aussi, avec une certitude que tu ne t’expliques pas, que ta propre balle atteindra la poitrine de ta cible au même moment, perforera son poumon, et le tuera sur le coup.

Contre toute attente une main invisible appuie à nouveau sur le bouton « lecture ». L’accélération est d’une telle férocité  qu’elle ne te laisse d’autre choix que d’attendre le résultat final,  probablement une balle dans la tête. Tu fermes les yeux, ta vie défilant en un instant.

Douleur aiguë. Choc tandis tu es projeté en arrière. Noir total.

*Flash*



Ta main sur sa bouche. L’asiatique ne peut plus respirer. Elle résiste, essaie de lutter. Puis s’affale. Tu lui glisses doucement à l'oreille en la retenant dans son siège en cuir : « je suis désolé… » tout en rangeant la seringue dans ta poche de manteau. Accroupi devant la portière côté passager, tu observes les rares voitures qui passent sur cette route, juste sous un pont. Tu déposes le corps, qui s’affale sur le siège passager de la Mercedes coupée noire stationnée sur la bande d’arrêt d’urgence, warning allumés, capot ouvert.

Tu te relèves et te diriges vers ton Van beige Lancia-Chrysler qui est garé devant la Mercedes. Tu ouvres la porte latérale et prends le fauteuil roulant, que tu ramènes tranquillement jusqu’à la voiture. Tu déposes délicatement le corps inanimé dans le fauteuil, et la transporte devant la porte latérale ouverte du van. Tu la soulèves et la dépose dans l’obscurité sur le plancher de la fourgonnette. Tu replies ensuite le fauteuil que tu fixes sur le côté de la carrosserie avec des sangles. Tu ouvres un sac de sport sur le côté gauche, en sors des menottes, des sangles et un chiffon Tu t’en sers pour l’attacher à des crochets fixés sur la carrosserie, et enfonce le bâillon dans sa bouche.

A côté du corps de l’asiatique tu vois une autre femme, bâillonnée, mais pas attachée. La quarantaine. Ses yeux verts effrayés observent l’asiatique, puis toi, au travers les mèches de cheveux blonds sales. Elle essaie de parler sans que tu comprennes. Tu la fixes et ta voix relativement aigue articule d’une voix contrariée : « Je le fais pour nous ! Tout ça est de TA faute, et tu le sais ! …Mais je vais arranger tout ça, je te le promets.  Alors tais-toi et restes tranquille, maintenant. ».

Tu saisis le bidon de javel et celui d’essence qui sont  contre les sièges avant. Tu lèves la tête et regardes le ciel en fixant la lune. Puis tu te diriges d’un pas rapide vers la voiture à la hâte en regardant la route et les phares de la voiture qui passe. Tu verses ensuite la javel partout dans l’habitacle, puis l’essence que tu fais couler jusqu’à la camionnette. Tu fermes alors la porte latérale tandis que la blonde essaie de crier sans y parvenir au travers du bâillon. Tu te diriges ensuite vers le côté conducteur, monte et démarres. Tu sors un zippo et le jette sur l’essence. Les flammes se propagent pendant que tu rejoins la route  et lorsque tu quittes le bas-côté la Mercedes prend feu dans le rétroviseur.  Sortant de l’accotement et passant le pont, tu t’engages dans ce qui semble être une voie d’insertion, et dévoile à tes phares un paysage de gratte-ciels qui ressemble au panorama de building du Financial district. Un panneau « Eight Street » indiqué dans un parking plus bas sur ta droite . Tu penses être sur le Harbor Freeway. Le panneau vert éclairé par tes phares indique « 6th Street », puis bientôt 4th Street-3rd Street tout droit, et la sortie de la 6ème sur ta droite.  
. Tu t'affoles soudain. Où es-tu ? Et surtout...Pourquoi es-tu là...? Une voix de sépulcre s’élève alors dans ta tête : Bientôt…



*Flash*

Tu te réveilles en sursaut. Odeur de poisson et de désinfectant. Voix inquiète de Kato dans tes oreilles :
- « Me fait pas c’coup là, partner ! Allez, réveilles toi ! …Putain, tu m’as fais peur…Ca va ? »

Tu clignes de yeux plusieurs fois avant de les ouvrir. Des taches dans ton champs de vision, avant que tout ne s’éclaire. Visage de Kato au dessus de toi. Il ressemble à un gros poisson-chat. Bruit de sirènes, tandis qu’un rai de lumière te défonce les yeux. Le visage du poisson Kato est remplacé par celui d’un ambulancier à la tête de requin marteau :
-  « Suivez la lumière. Vous m’entendez ?...Quel est votre nom ? »
Tournant un peu la tête, complètement désorienté, tu peux voir les voitures du LAPD et une ambulance. Ils sont en train d’évacuer les blessés.

Plus proche de toi, tu sens le parfum dolce, et Daphnée se penche sur toi. Ta vue doit s'arranger, parce que tu la vois avec juste un léger gonflement des joues :
- « Dieu soit loué, vous êtes en vie…Vous nous avez fait une sacrée peur, Détective…Vous allez bien ? Il va bien ? » demande-t-elle en regardant l’ambulancier qui t’ausculte, et qui lui répond :
- « Pupilles réactives. Pas de signe de trauma crânien ou de lésions cérébrales. Apparemment la balle n’a fait qu’effleurer la tempe. Une sacrée chance. Deux millimètres plus à droite et il y passait. Il vaudrait mieux qu’on le mette en observation pour la nuit, par prudence…Monsieur ? Comment vous sentez-vous ? Vous avez mal à quelque part ? Vous pouvez répondre ? »

A priori, tu vas bien. Du mal à retrouver une vision et une audition normales, et tu aurais préféré ne pas retrouver toutes tes sensations : ton corps est lourd et courbatu, comme si tu venais de faire le marathon. Et une vive brûlure sur ta tempe gauche t’indique qu’effectivement tu n’es visiblement pas passé loin de la case cimetière.

Les deux bonnes nouvelles que tu tires de ce petit check-up personnel : Un, tu n'es pas mort. Deux, tu n’as plus du tout mal à la tête.
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Message  Masika 2014-07-28, 7:58 pm

Impression irréelle que le temps s’abolit. Impossible de dire si les tueurs vikings sont plus lents ou si c’est moi qui vais plus vite. Une foule de détails inhabituels dans le feu de l’action viennent perturber les gestes enseignés à l’académie. Le plus troublant est le tatouage sur le cou du barjot, un copier-collé de la scène du meurtre de Gina. *Secte .* est le mot qui s’impose à ma conscience, mais je range cette hypothèse dans un coin de ma mémoire pour le triturer, l’analyser, le mesurer plus tard. J'ai à faire avant avec la foule de détails balistiques qui envahissent mes synapses. Je ne suis plus aux manettes de mon corps, encore cette sensation de se voir agir comme un spectateur externe. C’est presque indépendamment de mon instinct de survie que mon corps fait le compromis de prendre la dernière balle. Le meilleur taux de survie. Impossible de lutter contre la volonté de descendre mon adverse qui m'anime.
 
Et puis s'en est fini, tout redevient rapide avant que l’obscurité de s’empare de moi. La pensée, réconfortante, que daphnée est sauve vient traverser mon esprit pour mieux le laisser céder au black-out.
 
Mauvais trip.
 
* Ouvres les yeux !*
 
J’aurais pas dû. On dirait que mon vilain trip vient de s’achever dans un des aquariums du Sun&sushis. Bon, à vrai dire, je me suis souvent demandé pourquoi je surnommais Kato, "mon p’tit nem ». Finalement, avec sa gueule de poisson-chat, je me rends compte que "mon p'tit sashimis" aurait été plus adapté. L’ambulancier profite de cette pensée pour tenter de m'incendier la rétine.
 
- Putain mais éteignez moi ce truc ! est tout ce que j’arrive à croâsser à l’intention de mon tortionnaire. Les gyros des caisses autour ont au moins le mérite de mettre de la couleur à la nuit. Je suis dehors.
 
La voix de Daphnée me parvient aux oreilles avant que son visage poupin ne se penche sur moi. Pas le temps de lui répondre que la Jessie James du verbe est déjà passée à autre chose. J’aime bien cette fille, mais il faudrait que je lui dise un jour de laisser le temps à ses interlocuteurs de répondre à ses questions. Pour une docteur en psychatrie, ça la fout mal de s’écouter parler.
 
C’est au tour de mon tortionnaire ambulancier de prendre la parole. Lui me laisse au moins le choix d’en placer une ;
 
- Maintenant que vous avez fini de me brûler la rétine, ça va mieux…
 
Flashback impromptu sur ma vision, si c’en est bien une. Le van. La seringue. Le fauteuil roulant et la victime. Asiatique. La femme de la quarantaine. Tout se bouscule dans un maelström d’images.
 
J’appelle. Faiblement.
 
- Kato. Kato. Un parking à l’angle de la 8ème. Mercedes. Carcasse incendiée. Vérifies vite s’il te plaît. Ma bouche est sèche, mais au moins mon mal de tête a foutu le camps.
 
Je cherche ensuite daphnée "tête de grenouille" du regard.
 
- Docteur, le tatouage sur le cou d’un des agresseurs. Je dois savoir ce que ça veut dire. Viking… Et docteur ? Rappelez-moi de ne plus vous inviter au restau. La prochaine, je vous fais à manger chez moi…dis-je avec un sourire évanescent tandis que les ténèbres m’appellent de leurs vœux. Je n’ai pourtant pas envie d’y retourner.
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Message  Faust 2014-07-30, 4:48 am

L'ambulancier se relève après avoir fini de t'ausculter, et tu t'aperçois enfin que tu es sur un brancard :
- Bon, les constantes sont stables, mais on va probablement vous emmener pour des examens de routines.Sauf si vraiment vous voulez repartir, Détective, mais alors faudra m'signer la décharge sur vos jambes..., dit-il en te désignant les papiers pincés sur un bloc de métal et le stylo négligemment posés au niveau de tes cuisses, sur un ton visiblement habitué à traiter avec des têtes de mule de flics.

À ta phrase, Kato cligne des yeux imperceptiblement (probablement à cause de ses origines) et fronce les sourcils avec un air qui te fait penser à l'air que ton père prenait en regardant ta mère défoncée :
- Euh, mais qu'est-ce que tu racontes, partenaire ?...Tu ferais mieux de te..., mais il s'arrête là en voyant ton air grave, qui ne laisse que peu de place à l'alternative : ...Ok, ok, j'vais vérifier ça...Après ça, toi et moi faudra vraiment qu'on parle, parce que j'suis complètement largué, là...Mais tu peux compter sur moi, Bro'..., finit-il en te tapant l'épaule avec son sourire amical un peu niais assorti d'un pouce levé. Il se relève alors, et s'éloigne un peu pour parler aux flics du LAPD.

Tandis que l'ambulancier s'éloigne un peu pour vous laisser parler et aller voir son chef, Daphnée t'écoute attentivement lorsque tu lui poses ta question, comme si tu allais lui faire une de ces confessions de brancard comme dans les films. Elle semble assez surprise, t'indiquant que ce n'était pas le genre de "révélations" auxquelles elle s'attendait, vu votre situation de miraculés de cette boucherie. Elle sourit pourtant à ta boutade, même si tu peux sentir qu'une question silencieuse ne demande encore une fois qu'à éclore de ses mignonnes et prolifiques petites lèvres un peu pincées.

Pourtant, et pour la deuxième fois depuis votre rencontre, elle abandonne sa propre question pour répondre à la tienne. Non sans y avoir réfléchi quelques secondes avant de débiter comme le professeur de fac qu'elle est :
- C'est...assez complexe. En fait, les premières fois où ce cercle -sans les runes- a été répertorié historiquement c'était à la fin de la seconde guerre mondiale dans le château de Wewelsburg, en allemagne, qui était le quartier général des "SS"...Des militaires Nazis,.. précise-t-elle, Ils l'appellaient le "Soleil Noir". Cette symbolique semble aussi reliée à la Société de Thulé, une société secrète mystique que certains illuminés considèrent comme les vrais leaders de l'ombre du nazisme de cette époque...Et si vous aimez les théories conspirationnistes, Hitler aurait même fait partie de cette confrérie Occulte., dit-elle en ne pouvant s'empêcher un petit sourire condescendant à cette idée qui lui semble visiblement farfelue.

Elle marque une pause, pour te laisser le temps d'assimiler, avant de reprendre dans un flot prenant et intéressant d'experte des exposés :
- Ce sigle a effectivement une origine historique vaguement scandinave, enfin, viking, si vous voulez... Mais ils l'ont totalement transformé et déformé à leur sauce, pour en faire un outil de propagande rappelant visuellement la culture viking et "aryenne", en s'adressant à un inconscient collectif de mythes germanico-scandinaves encore très présent dans l'esprit des gens du peuple de l'époque.., elle marque un petit temps pour ménager ses effets, puis relance le suspens : Enfin, du moins c'était la théorie unanime des historiens jusqu'à il y a une dizaine d'années. En Décembre 2020, on a retrouvé les premières stèles en Suède sur lesquelles étaient gravés des cercles graphiquement identiques en tout point au fameux soleil noir Nazis. Sauf qu'il y avait des runes en plus autour du cercle. Plus troublant encore, ces pièces semblaient dater d'avant l'avènement de la civilisation Viking à proprement parler. Bien sûr, les équipes de chercheurs ont d'abord pensé à un simple canular Néo-nazi de mauvais goût. Mais après en avoir trouvé dans d'autres sites de fouilles en Suède, puis en Norvège et au Danemark, et après que les différents tests ont fourni la preuve irréfutable que tous ces vestiges de stèles étaient d'époque, on a bien été forcés d'admettre que ces découvertes étaient authentiques. Restait les étranges runes qui différaient des soleils noir des Nazis. Pourquoi les auraient-ils effacés ? On est à l'heure actuelle tous à peu près d'accord sur une thèse. Himmler, le chef des SS, était un obsédé de l'occultisme qui avait demandé de faire des fouilles partout dans le monde pour prouver l'existence des fameux Aryens et de leur immortalité supposée. On pense qu'il aurait découverts ce symbole par hasard lors de fouilles en Scandinavie, et l'aurait adopté en faisant effacer les runes, tout simplement pour une bête histoire de goûts et de marketing : la recette d'un logo est la même que celle d'un morceau de musique : simplicité et universalité. Les runes c'était donc pas assez "vendeur", en quelque sorte..., dit-elle avec l'ombre d'un sourire narquois à sa série de métaphores.

Nouvelle petite pause, puis elle poursuit sur le même ton entraînant et pédagogique :
- Pour en revenir au sens, il y a eut de nombreuses théories sur la signification réelle de ces fameux "soleils noirs vikings". La plus courante est basée sur les quelques preuves historiques que nous avons que les civilisations scandinaves ont toutes des racines religieuses communes animistes. Leurs premiers dieux étaient comme dans beaucoup de civilisations des choses simples, qu'ils pouvaient voir, comme le Ciel, la Terre, la Lune...Et le Soleil, Sól. Ces premières divinités ont ensuite été complètement balayées par le panthéon que le grand public connait : Thor, Freya et toute la clique. Malheureusement on a que très peu de preuves tangibles de l'existence de ces proto-divinités, et quasiment aucune trace dans les écrits ou de représentations. Il faut dire que les traditions religieuses de l'époque étaient uniquement orales.

Son regard a pris un air extatique. Tu sais maintenant qu'en plus d'être une bombe et une mitrailleuse, c'est une sacrée prof, de ceux qui sont tellement passionnés qu'ils peuvent t'amener avec eux dans leur monde. Parce que malgré que tu sois en train de te remettre à peine de ce massacre, et elle aussi, elle est presque arrivé à t'intéresser à un sujet dont à côté de ça tu n'as rien à foutre. Elle relance son speech, y ajoutant une touche maintenant de révélation dans le ton :
- Mais j'ai une théorie sur tout ça. J'ai même écrit un bouquin sur le sujet. Le cercle est certes mystérieux, mais les runes que j'ai trouvé moi aussi sur des fouilles en Suède sont exactement les mêmes que celles qu'on a trouvé sur les crimes de Parker. En plus d'être un système d'écriture, les runes sont aussi -et surtout- des symboles religieux et mystiques...Voire magiques. Après plusieurs années d'études, Elle marque malgré elle une micro pause, puis rajoute avec un air grave : Je pense pouvoir affirmer que ce cercle runique avait pour fonction de ressusciter les âmes -et peut-être les corps- des morts. Et je pense que c'est pour ça que les Nazis -et peut-être Parker- l'avaient adopté : ils pensaient probablement rendre leur armée immortelle, en quelque sorte, ou les faire revenir d'entre les morts...Visiblement dans les deux cas, ça n'a pas fonctionné comme ça aurait dû..., finit-elle avec un accent d'ironie montrant qu'elle ne porte pas les Nazis ni l'Occultisme dans son cœur.

Puis elle t'interroge du regard, comme si tu étais censé avoir quelque chose à lui dire. Elle finit par ajouter :
- Tout à l'heure, un de ces psychopathes à crié "Ragnarok". Il faut que vous sachiez, Détective...C'est le nom que donnent les Vikings dans leur mythologie à l'équivalent de notre Apocalypse chrétienne. La Fin de notre monde...Vous pensez que ça peut être un hasard ?. Tu sens encore une fois que derrière sa question s'en cache une autre. Et tu penses savoir pourquoi elle te questionne discrètement du regard depuis que tu as ouvert les yeux. Ton cri de guerre nordique de tout à l'heure n'a pas pu lui échapper.
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Message  Masika 2014-08-06, 7:33 pm

Je signe la décharge demandée par l’ambulancier, considérant brièvement son air désabusé. S’il existe un job plus destructeur psychologiquement que celui de flic, je pense que les ambulanciers doivent se placer en favoris. Je lui rends son stylo en même temps qu’un sourire sans joie.
 
- Si les constantes sont bonnes, c’est que ça roule. 
 
Mon petit ton plaisantin est bien loin de refléter ce que je ressens réellement. Passer sous une tractopelle doit ressembler d'assez près à la sensation que me donne mon corps en ce moment. J’ai vraiment l’impression d’être dans la nasse. Mais Gina mérite que je mette ça de côté pour l’instant. Je me tourne alors vers mon petit sushis au piment. Un air de regret flotte sur mon visage, tandis que je secoue doucement la tête dans sa direction :
 
- Je sais partenaire. Moi-même je t’avoue que je navigue un peu à vue. Mais fais ça pour moi, je pressens qu’il y a un truc au bout. Promis, on s’explique quand tu as vérifié. 
 
J’ajoute une moue désabusée à ma morgue du moment :
 
- Sauf bien entendu si des fanatiques en mode blondie décident de me mitrailler à nouveau la tête. 
 
Je suis le départ de Kato du regard, me sentant un peu coupable. Ce gars a tout de l’équipier fidèle, malgré son côté azimuté. Hors, je l’écarte volontairement du centre de l'enquête. J’aimerai me dire que c’est pour le protéger de ce que je pressens comme une descente aux enfers, mais la vérité, c’est que je suis en train d’en faire une affaire personnelle. Pour ma propre gloriole ou par conviction, c’est la question à laquelle je ne parviens pas réellement à trouver de réponse. Abandonnant là cette stérile introspection, je me montre alors plus attentif à Docteur «mitraillette du verbe».
 
Attentif tant à son exposé particulièrement intéressant qu’à elle-même, il faut le reconnaître. * Cette fille me plaît…*
 
La pensée me frappe avec force car, jusqu’à présent, la gente féminine a toujours plus constitué un jeu qu’une réelle source d’intérêt me concernant.
 
* Concentres toi au lieu de rêver comme un puceau devant un film de boules !* Recentrage agrémenté par un brin de culpabilité lorsque le visage de Kim traverse mon esprit.
 
Des vikings. Des nazis. Une société secrète. Emballez le tout autour d’un cadavre mutilé et vous obtenez un fantastique: « Matthew fait des brasses dans un océan d'incompréhensions ». Néanmoins à présent totalement hypnotisé par la teneur des propos de Daphnée Jones, je bois le reste de son discours avec un mélange de fascination et de raccourcis scabreux qui me montent à l'esprit. Si Miller a perdu sa femme lorsque celle-ci était enceinte, qu’il a finit par découvrir le sens mystique qui est associé aux « soleils noirs vikings » en terme de magie et de résurrection, et que l’on considère la situation de Gina au moment de son meurtre, tout cela peut vaguement évoquer un mobile. Mais de loin. De vraiment très loin, car de trop nombreuses failles viennent tuer dans l’œuf ce pur scénario de série B :
 
1/ Parker est en taule.
2/ Pourquoi maintenant et pas avant ?
3/ Pourquoi je vis moi-même des hallucinations qui me renvoie plusieurs siècles en arrière et d’autres aux temps présents ?!!! Si ce sont bien des hallucinations…
 
Ces pensées accompagnent la fin de la tirade du docteur Jones et sa question à double-sens qui attendent une réaction de ma part:
 
- J’ai du mal à croire au hasard lorsque je retrouve dans la même journée un cadavre découpé en morceaux dans une sorte de  rituel ésotérique renvoyant à la mythologie nordique,  et que je me fais agressé au restaurant le soir par une bande d’aryens allumés à je sais pas quel shoot et portant sur le cou le même symbole que le matin. Vous croyez à un hasard vous ? dis-je dans une question qui n’appelle pas vraiment de réponse. * Sans parler des trips que je me tape où il ne manque plus qu’un drakkar pour que le tableau soit complet… Et j'aimerais vraiment pouvoir incriminer une indigestion de sushis, sauf que j'y crois moyen.*
 
Je continue de commenter mes théories au fil de mes pensées :
 
- La victimologie cadre avec la théorie résurrectionnelle, si on met comme base que le traumatisme de Shawn Parker remonte à l’assassinat de sa défunte épouse qui était enceinte. Le fait est que Parker est pourtant actuellement en prison et qu’il n’a donc pas pu assassiner Gina Miller. Ce qui ne peut signifier que deux choses : soit il a un ou plusieurs disciples qui lui obéissent, soit ça n’a absolument rien à voir. 
 
Assis sur les marches qui conduisent au défunt Sun&Sushis depuis que l’ambulancier m’a  «expulsé » de son brancard, je marque une pause, les yeux posés sur les véhicules d’urgence mais le regard porté au-delà.
 
- Ragnarök… murmurai-je à part moi.
 
Je n’ai aucun mal à constater que Daphnée Jones sait que je tente d’échapper à sa question muette, mais je ne me sens pas encore prêt à avouer à une fille que j’ai rencontré moins d’une heure auparavant que je déconnecte de la réalité de temps à autre pour me mettre dans la peau d’un viking, voire dans celle d’un tueur de jeune femme asiatique et que je dispose en sus d’un super-pouvoir à faire pâlir superman! Soit parce que je n’ai pas envie de passer pour un allumé auprès d’une fille qui me plaît, soit parce que… Parce que je ne veux pas trop creuser ce que ces « visions » pourraient signifier sur mon implication dans les évènements du moment. Après tout, la  double-personnalité est un symptôme récurrent chez beaucoup de tueurs.
 
Une autre idée vient se bousculer dans mon esprit :
 
- La femme de Shawn Parker, il vous l’a déjà décrite ? 
 
*Blonde ? La quarantaine ?Les yeux verts ?*
 
Vaudrait peut-être mieux pas que ce soit le cas…
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Message  Faust 2014-08-07, 11:46 am

Ta question sur le hasard attire naturellement un hochement négatif de la part de la scientifique, qui se contente de ça en te laissant continuer sur ta lancée d’hypothèses. Elle fronce les sourcils, mais ne dit rien. Ton murmure lui fait arquer un sourcil, mais encore une fois, elle te laisse divaguer dans tes conjectures.
Puis lorsque tu lui demandes si elle a une description de Maria, elle lance :
- « Une jolie femme, d’origine irlandaise. Brune, les yeux… » elle réfléchit un instant tout en reprenant sa sacoche en cuir qu’elle a visiblement pensé à reprendre, ainsi que les éléments de son dossier, tâché d’un sang qui te ramène à l’horreur de la réalité de ce que vous venez de vivre :
-« Voilà, c'est elle », dit-elle en te tendant ce qui doit être la photo de Maria. Elle te laisse regarder ça tout en ajoutant : « Ca…Vous aide ? », demande-t-elle avec une note de circonspection.

Scène 3 : Avaler un sushi, nourrit ton esprit... Maria-10

Tu pousses presque un soupir de soulagement. Ou est-ce de la déception ? Car même si, comme dans un rêve, tu n’arrives plus à te rappeler des traits exacts de la blonde de ta vision, tu es sûr qu’elle ne ressemblait pas à ça.

Tandis que tu finis de te rassurer sur au moins une partie du cauchemar avorté des tes hypothèses, la curiosité de Daphnée est
presque palpable dans le regard qu’elle te pose, en ayant toutefois la délicatesse de ne pas te poser de questions « gênantes ». Dans l'intervalle tu te demandes quand même si c’est ça, ou si tu n’as pas vu passer un regard un peu…Langoureux ? Ou est-ce que c’est toi qui te fais des fantasmes ?

Elle finit par poser un regard compatissant et baisse la tête, un peu gênée :
-« Je voulais vous dire…Merci pour ce que vous avez fait là-bas. Vous avez risqué votre vie. Je vous dois la mienne. Je vous ai…Mal jugé », finit-elle avec une pointe de culpabilité dans la voix en regardant ta blessure à l’épaule bandée, et ton pansement à la tête. Elle laisse à peine une seconde, puis comble le vide en changeant presque de sujet :
- « Je vous aiderais autant que je peux. Si vous pouvez me faire entrer, je prends quelques congés pour être votre consultante spécialisée…Et je facturerais moitié prix…Je peux pas descendre à moins, la note ici m’a ruinée…», dit-elle avec l’ombre d’un sourire amer malgré que tu peux apercevoir dans ses traits la fatigue nerveuse qui la traverse.

Te laissant le temps de répondre, elle hésite ensuite, puis rajoute :
-« Je pense que vous devriez parler à quelqu’un. Si je peux être ce quelqu’un, ce sera avec plaisir. Quoi que vous vouliez me dire…Vous m’avez sauvée la vie, et je suis une Psychologue diplômée…Vos secrets seront en sécurité avec moi...Bien sûr je ne vous force à rien, mais… »

Le téléphone. Il semblerait que les téléphones de flics soient aussi increvables que leurs caisses. Tu le sors de ta poche, vois le numéro s'afficher, et décroches. La voix très distinguée et distinguable de Simus annonce :
-«  Détective, bonsoir. Dr. Simus de ce côté-ci de l'appareil. Désolé de vous ennuyer de la sorte, je sais que vous avez fort à faire, mais…Je pense qu’il pourrait s’agir d’une réelle urgence. Le laboratoire du CSI a trouvé "quelque chose" dans la boite à musique recueillie sur la scène de crime, et...J’aurais besoin de votre sang...Pour confirmer…Détective,sans vouloir paraître alarmiste, mais il est possible que vous ayez été...exposé à quelque chose. Probablement rien, mais je préférerais en être convaincu. Je n'en ai évidemment rien dit pour l'instant à mon éminent mais assez psycho-rigide collègue. Nous ne voudrions pas l'inquiéter -non plus que probablement le reste de votre service- sans une très bonne raison, n'est-ce pas ?..». La voix de Simus est subtilement moins posée que d’habitude, ce qui -pour ce que tu connais du personnage- peut paraître inquiétant.

En parallèle, ton Sashimi aux algues préféré est de retour, et annonce sans faire gaffe au fait que tu sois au téléphone :
- « Putain, faut vraiment que tu m’expliques. On vient de retrouver le véhicule exactement là où tu l’avais dit. Comment tu l’savais ? On t’a tuyauté ? Quand ? »

Tourbillon de questions et de révélations qui réactive la fameuse moitié de graine dans ta tête, te laissant avec des réponses, qui posent d'autres questions, plus inquiétantes encore.
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Message  Masika 2014-09-16, 3:18 pm

J’observe la photo que me tend Daphnée avant de lui rendre avec un haussement d’épaule maussade.

- Pas vraiment… * Mais peut-être que ça vaut mieux comme ça.*Jolie brin de fille,dis-je sans parvenir à me départir de l’amertume qui m’assèche la gorge. A moins que ce ne soit le contrecoup de la balle que je viens de prendre dans le buffet.

Les propositions qu’elle m’adresse ensuite me prennent de cours, mais elles agissent étrangement comme un remontant. Le sourire renaît sur mon visage lorsque je lui réponds d’un ton bravache :

- Je ne suis pas sûr que vous ayez le niveau, mais on peut essayer, d’autant plus que la psychologue du service a, disons, moins bon goût en matière culinaire à ce que j’ai entendu dire. En réalité son aide serait plus que bienvenu. Sur beaucoup de sujets. Par contre vous aurez la gentillesse de me facturer nos séances de psychologie dans votre facturation de consultante, je suis fauché en ce moment… Nouveau sourire de ma part. Moins triste.

Par chance le téléphone interrompt cette conversation au moment où ça aurait pu devenir gênant. Difficile d’associer la nouvelle que m’apporte l’austère, mais au combien bien précieux, légiste avec le visage de Daphnée que je ne quitte pas des yeux.
Rapide flash suite aux dires de Simus: j’ai pris la boîte à musique entre mes mains ce matin, je l’ai ouverte… Et depuis je me tape des trips à faire pâlir d’envie un junkie sous VoodooDance. Un plus un égal deux, du moins jusqu’à preuve du contraire, j’ai donc vraisemblablement été intoxiqué par une dope à puissant effets hallucinogènes à ce moment-là. Sachant que je portais des gants, l’intoxication a dû se faire par inhalation. *Parfaite cette journée.*

- J’arrive de suite docteur,dis-je pour toute réponse au légiste.

Je clos la conversation téléphonique et m’adresse dans la foulée à Daphnée.

- On dirait que la médecine a envie de m’ausculter ce soir. Ecoutez, doc.., Daphnée, si vous me permettez. Je souhaite… enfin j’aimerai beaucoup vous revoir. Je veux dire pas seulement pour parler de gens découpés et du foutoir qui hante ma tête. Quitte à discuter de mes psychoses, j’aimerai autant le faire devant un verre de vin plutôt qu’allonger sur un divan avec vous sur une chaise à dix mètres. Vous êtes toujours sûre d'être toujours ok pour que je vous rappelle ?

J'ai un sourire léger à son intention, mais je guette avec avidité sa réaction. Je fais sûrement fausse route, mais pour une fois qu’une nana m’intéresse pour autre chose que de l’imaginer avec la voûte plantaire qui regarde le plafond…. J’attends sa réponse avant de la quitter, non sans demander si quelqu'un peut la raccompagner, et retourne ensuite péniblement vers une voiture de service pour qu’elle me conduise au poste. Je me fais alors sauvagement agressé par un sushi furibard. Je laisse passer quelques secondes, tant pour que son excitation retombe un brin, que pour trouver une réponse qui ne me fasse pas passer pour un malade mental (que je suis sûrement).

- Ramènes moi au poste, je vais t’expliquer sur le chemin. Une réponse d’un brio qui m’étonne moi-même… mais qui me donne au moins le temps de constituer un bobard qui lui aille.

Alors que Kato démarre sa voiture, mon regard vide se visse sur la route qui se prolonge au-delà du pare-brise. La colorimétrie s'estompe alors que l'on quitte feu le Sun & Sushis. A cette heure, le gob ne va pas tarder à reprendre ses droits sur la ville. Après quelques minutes où je sens mon partenaire concentré (enfin on se comprend) sur la route, je finis par reprendre la parole.

- Avant que ma blessure ne m’entraîne dans les bras de Morphée, c’est la déesse du sommeil de la Grèce antique, dis-je avant que le front de Kat' ne se plisse vers une réflexion à l'avance sans issue, j’ai pu interroger l’un des tueurs. C’est lui qui m’a donné l’adresse et le véhicule. Il parlait aussi d’un fauteuil roulant.

Mon ton se fait plus lugubre.

- Il a aussi évoqué une victime, asiatique…

Un bref instant, l’envie de demander à Kato s'il n’y a pas une femme enceinte dans sa famille me brûle,mais je m'oblige à rationnaliser pour ne pas sombrer dans la paranoïa. Je reprends, sans que ne s’améliore le ton funeste que j’ai adopté:

- Je pense qu’il faut s’attendre à avoir une nouvelle victime dans les prochaines heures.

Autant laisser Kato se creuser la tête sur les questions qui vont lui venir au lieu de faire les réponses de suite.
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Message  Faust 2014-09-16, 6:24 pm

Un sourire illumine le visage de Daphnée lorsque tu sors ta plaisanterie en retour à la sienne. Elle détourne alors les yeux, comme si son sourire lui semblait déplacé ou étrange. Heureusement, tu es sauvé par le gong.

Lorsque tu raccroches, elle fronce les sourcils à ta première phrase sur la médecine. Mais ce n'est rien en comparaison du teint discrètement pivoine que tu viens de déclencher une seconde chez elle. Elle ne sait visiblement pas quoi dire, ce qui n'est pas vraiment son habitude. Mais elle récupère vite sa répartie et te lance : « Est-ce que vous seriez en train de me harceler, Détective ?...», le tout assorti d'un air faussement réprobatrice et d'un petit sourire en coin. Toujours aussi surprenante, elle ne rajoute rien d'autre et tourne les talons en te faisant un signe de main : « A demain, alors...Matthew. Je serais au poste à 8h tapante, alors ne me faites pas attendre, sinon le prochain resto sera pour vous...».

La voyant partir dans un discret déhanchement que tu trouves terriblement sexy, tu hèles un des gars en uniforme présent dans les parages à ce moment là.

Coup du sort ou hasard, tu tombes sur l'officier Rain. John, il te semble. Ils l'appellent tous "le richard", parce que son père en est un autant que le tiens. Il te semble d'ailleurs te voir dans un miroir (en moins beau) il n'y a pas si longtemps que ça. Il s'approche tandis que tu lui demande de ramener Daphnée. Il bafouille presque en réponse : « O-Oui, bien sûr Détective, tout de suite. Ne vous inquiétez pas, j'en prendrais soin comme la prunelle de mes yeux...Enfin j'veux dire...Enfin vou...Bon, laissez tomber, j'y vais...», finit-il en voyant qu'il ne s'en sort pas avec sa phrase. Il tourne les talons -trop- rapidement et se dirige vers la voiture en appelant Daphnée. Tu repenses à la rumeur qui circulait il y a quelques semaines sur ce Rain, le fait qu'il était gay et qu'il couchait avec "Mr Pink", (Rolf Liedermann), sans aucun doute l'officier le plus gay de tout L.A. Tu pensais alors que c'était une blague pour les bizus riches, comme tu en avais toi-même fais les frais jusqu'à récemment. Mais maintenant, tu n'en es plus si sûr.

Tu montes donc avec ton petit Nem et lui explique la situation. Enfin, le bobard qui sert à expliquer la situation pour ne pas te faire enfermer tout de suite avec une chemise aux manches non coupées. Effectivement, tu fais bien de préciser l'identité de cette "Morphée" dont le froncement de sourcil de Kato (plus rapide que ta phrase) exprime toute sa détresse mentale. A la suite, il semble...Soulagé ? Il sourit, mais c'est un sourire qui s'efface quand tu lui annonces qu'une femme (une asiate, qui plus es) va mourir d'ici quelques heures. Il retourne les yeux sur la route, pensif un instant. Tout se passe comme si il allait avoir une idée de génie. Mais tu as trop l'habitude de ton coéquipier, et tu sais que c'est juste le regard vide d'une pénible réflexion qui ne ménera pas bien loin. Et effectivement, il ajoute tout en regardant devant lui : « Ok, partner. On va l'coincer c'salopard, te fais pas d'soucis. On est le duo qui fait des étincelles, tu t'rappelles ?! », dit-il dans un élan visant à te rassurer en t'évoquant le souvenir d'une scène datant du début de votre partenariat. Kato avait réussi à conduire votre voiture (c'était avant que tu décides de toujours prendre le volant) avec le pneu éclaté jusqu'à la roue sur un trottoir, ce qui avait provoqué des étincelles pendant toute votre course poursuite contre ces deux dealers, et avait donné cette jolie métaphore de Kato en fin de parcours ("Notre équipe fait des étincelles !") pour éluder son erreur de conduite. Bref, comme d'habitude, il ne faudra pas compter sur lui pour les idées géniales, mais c'est pas comme si c'était nouveau.

Vous arrivez alors au Commissariat de Skidrow. Le quartier n'a pas changé depuis ce matin, toujours aussi accueillant et charmant, et le Commissariat est à son image : doubles couches de barbelés sur le tour, béton armé et vieux look de prison plus que de commissariat. Même le type de l'accueil...Carlo ? Carlos ? Bref, ce type rappelle lui aussi l'incarcération future à tous les malfrats qui pénètrent dans ce commissariat très particulier que truands et flics surnomment affectueusement "La taule". Tu espères franchement que ton affectation ici va s'arrêter, même après cette affaire, parce que tu te sens nauséeux rien que d'imaginer travailler là toute ta vie. Hochement de tête au garde chiourme, direction le Labo -1 pour retrouver Simus. Enfin, le Labo...Le placard, comme on l'appelle ici. La majorité des subventions en terme de médecine légale ne vont visiblement pas au Commissariat de Skids. Juste avant de rentrer tu entends la voix de Simus :
- « Vous ne connaissez pas Richard Feynmann, Monsieur Fisher ? Quel dommage pour vous, mon garçon...C''est pourtant un des pionniers de l'étude de l'infiniment petit. Il a écrit...», mais le savant docteur s'arrête en te voyant arriver : « Ah, Détective...Je contais au jeune Fisher l'histoire merveilleuse de nos technologies...Asseyez-vous. Je n'en ai que pour une minute, vraiment...». Il commence par te faire une prise de sang, et tu sens malgré tout qu'il est tendu. Sa main tremble, et depuis que tu le connais, tu n'as jamais vu sa main trembler.

Il part alors dans la pièce à côté, te laissant seul avec le fameux stagiaire, qui ne sait pas quoi dire. Il finit par lancer un sujet titanic (bateau, mais du genre à couler par le fond contre l'iceberg de ton indifférence) :
- Alors c'est vrai, vous avez été agressé au Sun&Sushi ? C'est mon restaurant préféré, j'y allais souvent quand j'étais à la fac de médecine... Il est assez malin ensuite pour te laisser le temps de répondre puis se taire, s'apercevant probablement de l'insipidité de ses propos.

Heureusement effectivement Simus n'est pas long. Mais sa tête, elle, en dit long. Son regard est sérieux, et il dit à son apprenti : «Mr Fisher, pourquoi n'iriez vous pas nous chercher un café...Chez Luis, voulez-vous ? Ce satané café de machine me retourne littéralement l'estomac...». Il t'ausculte nerveusement en attendant que son stagiaire soit parti. Il te demande alors de façon assez grave : « Avez-vous des nausées, Inspecteur ? Des vomissements ? Des céphalées ? Comment vous sentez-vous, de manière générale ?...»
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Message  Masika 2014-09-19, 1:43 pm

- Je serai là, dis-je en guise de réponse à Daphnée avant qu’elle ne s’engouffre dans la voiture de service  de l’improbable John Rain. Je m’empresse de faire la même chose avec kato, tâchant d’ignorer les chairs qui me tirent au niveau de la blessure. La pilule passe bien mieux que je ne l’espérais pour mon petit sushi sauce aigre-douce. Quand je dis que ça passe mieux, c’est que finalement, il ne pose pas trop de questions. C’est aussi l’avantage d’avoir un type comme lui pour partenaire, dès que tu brouilles un peu les pistes, il n’a pas vraiment envie d'aller chercher plus loin que le bout de son nez. Il se pense néanmoins en devoir de me remonter le moral par l’une de ses exceptionnelles platitudes dont il est passé maître depuis quelques temps.

*Le duo qui fait des étincelles… Tu parles, les seules étincelles qu’on fait, ce sont celles qui nous foutent le feu aux miches !*

Il n’empêche que son optimisme naturel est contagieux, et si je ne le relance pas de peur de le motiver pour un nouvel adage aussi creux qu’une fosse septique inutilisée, je me prend à me dire que nous allons peut-être réussir à coïncer le type qui est derrière le meurtre atroce de Gina. Le temps est néanmoins compté. Une femme est de nouveau entre les mains du tueur.

L’arrivée au commissariat de Skidrow a le don d’anéantir le peu de bonne humeur que Dpahnée et Kato avaient réussi à faire naître en moi. Passage au sous-sol pour le labo après avoir salué Carl.. après avoir salué le cerbère qui garde l’accueil. J’ai un bref instant de compassion pour le stagiaire de Simus, qui doit réellement subir le légiste depuis le début de son stage. J’avoue que moi-même, je n’avais pas la moindre connaissance du dénommé Richard Feynmann… Et que dans le même temps ça n'a jamais vraiment perturbé ma vie jusqu’à présent.

Je me prête au jeu de la prise de sang, sans faire la remarque que j’estime en avoir déjà perdu suffisamment pour la journée. Simus s’est départi de son calme habituel, et cela a tendance à me mettre moi-même sur les nerfs. Sans doute pour cela que ma réponse à la question du stagiaire n’est pas aussi courtoise qu’elle le devrait :

- Ah oui ? Et bien je pense que vous allez devoir vous trouvez un nouveau restaurant préféré dans les semaines qui viennent.

Je profite du silence gêné qui s’instaure avant le retour de Simus pour faire le point. Il me faut aller voir la Mercedes incendiée et surtout refaire le trajet que ma… vision a imprégné dans mon crâne. C’est d’ailleurs ce que je ferai dès que Simus m’aura relâché. *Et il faut que je passe voir Alicia !*. Le légiste revient et interrompt ce petit aparté personnel.

Je ne sais pas trop comment prendre ses questions.

- J’ai la migraine depuis ce matin, oui…

*Lâches le morceau, Matt’*

Bon peut-être pas le coup des supers-pouvoirs quand même?...

- … et je pense… enfin je crois que j’ai eu une sorte d’hallucination lorsque la balle m’a touché. Comme une sorte de rêve éveillé, dont je me souviens très bien. Mon ton est suffisamment éloquent pour ne pas lui donner l’envie de me questionner sur le contenu de cette vision.

- Doc, dites-moi ce qu’il se passe.
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Message  Faust 2014-09-20, 4:58 pm

les sourcils du Docteur Simus se rejoignent tandis que tu lui parles de tes migraines et de ton hallucination, suivi d'une tête de cocker triste qu'il tente de cacher.

Il se retourne pour aller chercher un ustensile qui ressemble vaguement à un marteau, puis teste le réflexe de tes genoux, avant de sortir une lampe de poche pour te la mettre dans les yeux. Une fois la série d'examens finis en silence (chose rare pour le légiste), il se retourne encore pour poser ses outils, et brise son silence monacal assez inquiétant :
- « Eh bien, Monsieur Dane, si j'en étais à vouloir faire de mauvais traits d'esprits malgré la gravité de la situation, je dirais que malgré tous vos efforts, votre héritage familial, lui, n'en a pas fini avec vous...».

Il laisse planer un silence, dos à toi, comme s'il cherchait ses mots ou qu'il réfléchissait. Lorsqu'il se retourne, sa mine est à la fois compatissante et inquiétante de gravité. Tu te dis que c'est sûrement ça que ressentent les gens à qui on apprend qu'il sont condamnés, et une impression de flottement étrange te secoue les entrailles en attendant que Simus se décide à te parler. Ce qu'il finit par faire :
- «Le Dr Greesom en examinant la boite à musique à retrouvé de bien étranges petites ouvertures. Minuscules, mais visibles. Nous avons évidemment soupçonné un mécanisme de piège quelconque propulsant un gaz, au vu de la forme tubulaire des deux cylindres. Mais aucun de nos rapports toxicologiques n'est revenus positifs, et le système de propulsion à base de simples cartouches d'air comprimé miniaturisées semblait déjà avoir été déclenché...».

Encore un silence, avant qu'il ne reprenne sur un ton presque badin, comme pour dédramatiser :
- «Saviez vous que je faisais partie à mes heures perdues du Club des "Hi-Tech Low Cost" de Los Angeles ?...Une intéressante activité de groupe en vérité, où des amateurs éclairés et des professionnels discutent de toutes les merveilles technologiques qu'ont apporté ce dernier siècle....». Évidemment, la question n'attend aucune réponse, tout au plus un probable froncement de sourcil. C'est sûrement pourquoi il annonce alors, tout en posant une lamelle sur un microscope : «Ne vous en faites pas Détective,nous y venons. C'est très enrichissant intellectuellement et socialement.Lors d'un de nos séminaires, nous avons eut des accès par un collègues au matériel universitaire pour étudier des phénomènes trop coûteux pour être étudier ailleurs...Dont la Nanotechnologie.». Pause et regard lourd de sens, puis il reprend encore une fois : «J'ai gardé quelques contacts. Et j'ai eut une intuitions sur cette boite à musique lorsque certaines parties du mécanisme ont commencé à prendre une coloration métallique assez...Incongrue.» Son regard se fait plus perçant, montrant toute l'étendue de l'intellect que ce Docteur très discret se fait une joie de cacher à tout le monde la plupart du temps : «Certains groupes de nanites "morts" ou "désactivés" peuvent ensuite s'aglomérer pour donner ce genre de résultats. J'ai donc fait quelques tests, à titre personnel, bien sûr. Mais voyez par vous-même.». D'une main il te montre le microscope.

Ta vision fait le point dans cet espèce d'appareillage jumelles. La vision floue laisse place à ce que tu suppose être...Des cellules ? Rouges. Mais lorsque Simus grossi la vision, ce diaporama prend un tour digne d'un film de science fiction. A l'intérieur de certaines cellules grossies, des sortes d'insectes apparaissent. Les liens se font dans ton cerveau tandis que tu reconnais ce que ton père à étudier toute sa vie. Ce ne sont pas des insectes. Ce sont des nanites. Des robots à la taille du nanomètres. Ils flottent là, interte, au milieu des cellules. Et si tu ne fais pas erreur...

Anticipant chez toi le choc de cette révélation, il rajoute pour confirmer tes soupçons :
- Oui, cet échantillon vient bien de votre sang, Détective. Et il correspond traits pour traits aux échantillons que j'ai analysés sur la boite à musique de notre criminel...Ce qui soulève deux interrogations essentielles : pourquoi et comment un tueur en série pourrait mettre de telles choses sur la scène de son crime, et plus important encore : dans quel but ?..Pour l'instant, personne d'autre que vous et moi ne sommes au courant. J'attends les résultats que doit me fournir un ami de l'Université qui a bien voulu étudier ce mystère...Officieusement, bien sûr.»

En ayant visiblement fini avec ses révélations, il attend visiblement tes réactions avec un air mi-compatissant mi-inquiet.
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Message  Masika 2014-09-23, 6:49 pm

* Putain mais c’est quoi ce merdier?!!!* Voilà globalement la teneur de ma réaction tandis que mes yeux ont du mal à se décoller du microscope, captivés par le spectacle de cette technologie dans un élément biochimique. Ce serait juste fascinant s’il ne s’agissait pas de ma propre biochimie. Parce que pour le coup ça en devient plus flippant que passionnant.

Je parviens enfin à m’arracher à la contemplation de mes propres cellules envahies par une horde d’insectes technologiques.

C’est pas ma journée...

J’aimerai avoir des réponses à apporter à l’existencialisme des questions du bon docteur Simus. Putain oui, j’aimerai ça. Mais pour le coup je sèche. Une chose est néanmoins certaine, le faisceau des faits se cristallise autour de ma personne. Gina, la boîte à musique, la nano-technologie, l’attaque du Sun&Sushis… Je me masse doucement les deux tempes. Au moins j’ai maintenant une explication au fait que j’ai des supers-pouvoirs digne des héros de BD de mon enfance.

Je croise le regard du légiste qui s’est enfermé dans un mutisme poli.

-  Doc, vous pensez possible que… des enregistrements vidéos puissent être enfermés dans ces… nanites et retransmis à l’hôte au bon vouloir de celui qui contrôle ces machins ?

Cela expliquerait aussi les visions dont je suis l’objet.

Cette révélation a au moins un aspect positif : le tueur n’est pas un simple boucher, c’est forcément une intelligence supérieure pour utiliser un truc pareil. Je ne sais pas s’il faut me réjouir de cet indice ou s’il faut s’inquiéter de ce que cela signifierait.

- Doc, je vous remercie infiniment de m’avoir appelé avant d’en alerter la hiérarchie. Je comprendrai que vous souhaitiez vous couvrir, mais…, enfin si vous pouviez garder ça pour vous avec le reste…

Je n’attends pas trop de réponse de sa part, sachant l’ampleur de ce que je demande.

- Je dois y aller.

Je quitte le labo, manquant de renverser le stagiaire et ses deux cafés. Je m’en excuse tout en adressant un coup d’œil à ma montre. Il est déjà tard. Je remonte à mon bureau et allume ma bécane, cherchant sur les différentes bases de données des criminels si l’un d’entre-eux aurait un background scientifique. De mémoire, ce n’était pas le cas de Shawn Parker, mais je vérifie aussi par acquis de conscience. Si je trouve une piste, je la comparerai au fichier du personnel de l’entreprise familiale. Ce ne peut pas être une simple coïncidence. Il faudra aussi que je checke si aucun scientifique ne manque à l'appel dans les rangs des employés. Peut-être que le tueur s'est appuyé sur l'un d'entre-eux pour mettre au point son tour de passe-passe.

Je réveille Kato qui s’est endormi sur son clavier, avant qu’il ne se grave définitivement qwarty sur la joue droite.

- Kat’, tu peux me raccompagner, je me sens pas de conduire. Demie-vérité, mais je sais que mon petit nem au sushi adore se sentir utile.

Lorsque nous sommes dans la voiture, je lui dis d’un ton détaché :

- Passes par la 8ème, je voudrais vérifier quelque chose, et après tu déposes à la maison familiale si tu veux bien.

Mon idée est de lui faire faire la route du tueur de ma vision, en espérant qu’aucune mauvaise surprise ne m’attende au bout. D’autant plus que je pense que l’entretien qui m’attend avec ma frangine sera déjà bien assez une sorte d’apothéose à cette journée de merde…
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